Cette question m’a plusieurs fois été posée et je vais tenter ici de faire un résumé des différents éléments, glanés ici et là, pour répondre à cette question complexe.
Tout d’abord, je me dois de corriger un terme que j’ai employé à de nombreuses reprises, ce terme est celui de « diagnostic ». Un diagnostic, dans sa définition médicale, est l’identification (d’une maladie, d’un état) d’après ses symptômes et être un zèbre n’est pas une maladie. Le zèbre a un fonctionnement différent et se sent en décalage par rapport aux autres. Des effets collatéraux, comme certains états dépressifs, du stress, des problèmes de sommeil, etc… peuvent par contre, eux, être diagnostiqués.
Dorénavant, j’utiliserai donc le terme « identification ».
Mais revenons à la question de départ : comment sait-on si l’on est un zèbre, un haut potentiel, un surdoué, employez le terme qui vous convient 😉
Tout d’abord, dans la définition de la reconnaissance des zèbres, nous retrouvons systématiquement la notion de QI, vaste sujet aussi qui m’a toujours laissée perplexe.
Il existe des dizaines de tests psychologiques de mesure de l’intelligence. Ils sont à distinguer des exercices d’évaluation du QI qu’on peut trouver dans le commerce ou dans les médias, qui sont loin d’avoir la même valeur scientifique.
Pour rappel, « dès la fin du XIXe siècle, les scientifiques ont commencé à se pencher sur la question de la mesure de l’intelligence. En 1905, les Français Alfred Binet et Théodore Simon sont parmi les premiers à utiliser un test d’intelligence pour détecter les élèves en échec scolaire.
En revanche, à l’âge adulte, il n’est plus question d’âge mental et on utilise un test particulier, le test de Wechsler, qui ressemble au test de QI. Il ne mesure pas tant l’intelligence d’une personne que son niveau par rapport aux autres personnes de la même tranche d’âge. En clair, il s’agit plutôt d’une sorte de moyenne dans laquelle on compare le score obtenu par une personne à la moyenne des scores de toutes les autres.
Les tests sont basés sur des exercices de logique, de rapidité, de mémoire ou même de culture générale. Pour autant, il ne faut pas leur accorder plus d’importance qu’ils n’en ont réellement. S’ils donnent des indices intéressants, ils ne reflètent pas l’ensemble les aspects de l’intelligence. Par ailleurs, ces tests ne tiennent pas non plus compte de certains aspects du comportement, et en particulier de l’état émotionnel du sujet.
Lorsqu’ils sont fatigués ou déprimés, par exemple, les gens obtiennent des résultats inférieurs aux tests de QI. Et si plusieurs tests ont été élaborés pour mesurer le quotient émotionnel, aucun n’est aujourd’hui considéré comme vraiment fiable.
La question de la localisation de l’intelligence dans le cerveau fait aussi encore l’objet d’un débat houleux au sein de la communauté scientifique. Certains chercheurs pensent qu’il n’y a qu’une seule « zone de l’intelligence » dans le cerveau. A l’inverse, d’autres considèrent qu’il s’agit d’un phénomène complexe, impliquant plusieurs régions du cerveau. »
La définition même de l’intelligence a également largement évoluée et on lui reconnaît aujourd’hui différentes formes.
Il y a 20 ans, le psychologue Howard Gardner a révélé huit facettes que nous possédons à plus ou moins de hauteur. Selon lui, nous possédons tous au moins trois de ces formes d’intelligence.
- L’intelligence verbale
- L’intelligence logico-mathématique
- L’intelligence musicale
- L’intelligence corporelle
- L’intelligence visuelle et spatiale
- L’intelligence naturaliste
- L’intelligence interpersonnelle
- L’intelligence intrapersonnelle
Si l’on ajoute à cela les différentes caractéristiques du zèbre qui sont :
- Hypersensibilité, extrêmement susceptible
- Intensité – hyperstimulabilité
- Hyperesthésie ou exacerbation des cinq sens
- Curiosité exceptionnelle et soif d’apprendre
- Imagination débordante, grande créativité
- Grande capacité d’observation, note les plus petits détails
- Intérêts très variés, saute facilement d’un domaine à l’autre
- Peut faire plusieurs choses en même temps (suivre deux conversations en parallèle, parler et écrire, rêver et pourtant écouter, …)
- Recherche la compagnie de personnes plus âgées
- Capacité d’attention, persévérance : forte si l’intérêt y est; faible, voire nulle, sinon
- Grand sens de l’humour (et humour très particulier, souvent incompris)
- Rapidement frustré s’il ne trouve pas les personnes ou les ressources pour réaliser ses grandes idées
- Grand sens de la justice, de l’équité, moralité. Intolérance à l’injustice, pour lui et pour les autres
- Respect des règles bien comprises (« logiques »), mais tendance à questionner l’autorité non fondée
- Idéalisme, altruisme, compassion
- Grande capacité de raisonnement/résolution de problèmes
- Rapidité d’apprentissage
- Méthode d’apprentissage particulière, surtout en math et en lecture
- Parfois, a lu très jeune et avidement. Mais certains n’aiment pas lire du tout !
- Vocabulaire extensif
- Perfectionnisme, doublé d’une extrême lucidité, qui entraînent parfois le doute, la peur de l’échec
- Peu d’estime en soi
- Peur de soi-même
- Tempérament solitaire
- Grande capacité à se remettre en question
- Grande capacité de concentration, d’attention et mémoire très développée
Nous nous retrouvons alors face à un nombre important d’éléments à prendre en considération afin savoir si l’on est un zèbre.
J’espère en tout cas avoir donné quelques pistes de réflexions à celles et ceux qui s’interrogent au sujet de leur « zébritude ».
Il me semble aussi important de dire que pour être identifié à haut potentiel, il faut consulter un psychologue, seul professionnel de la santé habilité à procéder aux examens adéquats.
Eh oui… être un zèbre est compliqué mais aussi passionnant, complexe et perturbant, stimulant mais aussi épuisant.
Prenez soin de vous !
[1]https://www.allodocteurs.fr/bien-etre-psycho/psycho/test-du-qi/qi-question-dinterpretation_45.html
[2] https://www.journaldemontreal.com/2017/09/01/8formes-dintelligence
A fille de 14 ans est un enfant zèbre et elle a été décelé il y 2 ans et je retrouve en elle tous indications que j’ai lu dans votre explication.
Séparés depuis 4 ans et divorcés depuis 7 mois, mes 2 filles vivent avec leur mère et grand-mère à 900kms de chez moi et donc je ne les ai que pour les vacances et je peu les voir quand je peux aller les voir en week-end. Je n’ai pas où peu d’influence sur l’éducation er leur suivit psychologique et leur mère ne trouve apparemment pas utile de les faire voir un psychologue pour les suivre.
Je vois bien depuis des années que ma grande de 14 ans souffre de toutes les indications et le vit très mal.
Avez-vous des conseils sur la façon dont je peux prendre les choses en mains.
Merci de votre retour.
Bien cordialement
Pierre FERRER
Pierre,
Merci pour votre message et désolée pour le délai de la réponse….
En vous lisant, la première question qui vient est: qu’en pense votre fille ? Car bien qu’elle soit mineure, elle doit avoir une idée étant directement possiblement concernée ?
Bien à vous.
Jocelyne
Bonsoir,
Pas évident votre situation j’en suis désolé, compliqué pour vous de faire quelque chose en étant aussi loin mais d’en parler c’est déjà pas mal.
Lorsqu’on a le problème de votre fille on se sent parfois un peu exclu car pas vraiment compris par les gens de son âge et à l’école ça peut être compliqué… Le fait d’être haut potentiel rends presque d’être seul contre tous !!!
Si vous pensez qu’elle est à haut potentiel peut être que quelqu’un pourrait diagnostiqué qu’elle l’est et du coup elle pourrait sauté de classe ou aller dans une classe spécialisée où elle ne se sentirait plus seule mais c’est le risque de l’emmener sur une mauvaise voie celle de la compétition où l’ on écrase les faibles où les autres ne sont rien… Bref dilemme compliqué mais je suis sûr qu’il faut lui parler que ce soit un psy ou pas.
Bonjour Pierre,
Si vous avez des doutes, il me semble que vous devez en parler avec votre fille.
Comme écrit certaines personnes, elle est la 1ère concernée et elle doit pouvoir partager son avis, ses émotions sans la peur de jugement.
Laisser tomber du fait de l’indifférence de la maman est à mon avis cruel et risque d’encourager votre enfant à suivre un chemin qui ne lui convient pas.
La souffrance de l’incompréhension est émotionnellement et psychologiquement très lourd à porter.
Je vous dis ça par rapport à mon vécu personnel (diagnostiquée très tard).
Lui donner la possibilité de suivre/explorer cette piste, c’est lui rendre une grande partie de sa personnalité. Dans le cas contraire, c’est la souffrance.
Bon courage, dans votre cas ce n’est pas évident en raison de la distance et du déni plus que probable de la maman.
Suis zèbre en échec scolaire à 42 ans je comprends enfin que je ne suis pas fou comme je l’ai toujours pensé merci pour ce nouveau départ que je vais enfin pouvoir prendre en me réconciliant avec moi même
Bonjour Xavier,
Votre message relève un élément essentiel: la réconciliation avec soi-même
Je vous souhaite de faire de belles découvertes et d’avancer avec sérénité
Bonjour qui allez voir pour se faire tester en tant que zebre svp? Merci
En France, il existe des tests MENSA
Prenez soin de vous
Bonjour,
Vous pouvez vous adresser à un psychologue qui connaît le sujet mais il y a aussi les tests MENSA
Prenez soin de vous
Bonjour déjà commence par te rapprocher géographiquement pour avoir un impacte sur l éducation de vos enfants et les voir plus souvent ça en vaut la peine une mère l aurais fait ce sacrifice trouver un emploi puis un logement pas très loin de vos enfants
Merci
🙂
Merci pour ces explications claires et simples. Je pense que le fait d’avoir le sentiment d’être « reconnu-e »est déjà apaisant en soi. Et c’est essentiel cette paix me semble-t-il….
Cette reconnaissance et la paix qu’elle induit sont essentielles, je suis complètement de votre avis Catherine.
Merci beaucoup, très intéressant et très bien écrit.
Merci 🙂
Bonjour Jocelyne !
Je vous remercie du fond du cœur pour votre éclairage concis et d’une clarté absolue.
Cela fait écho en moi pour énormément de caractéristiques.
Passez une bonne journée !
Belle Âme
Bonjour ,
Merci pour cet article passionnant .
Mon fils a 22 ans , en plein doutes sur ses orientations . Ayant eu un échec en prépa ingénieur ,il est désormais en iut qu’il va valider. Cependant il est en doute , est perdu avec une perte d estimé de soi .. je ne sais pas vers qui le diriger pour faire le point avec lui et l’aider dans ses choix . Merci
Bonjour,.
Je ne connais pas très bien les offres proposées en France mais je viens de trouver cette page Facebook qui pourra peut-être vous ouvrir une porte et apporter des réponses à vos questions
https://www.facebook.com/associationzebradultes
Tout le meilleur et prenez bien soin de vous.
Bonsoir ou bonjour…je me suis reconnue dans 100% des caractéristiques. J’ai 44 ans et je me sens différente et incomprise. Dans chacuns de mes boulots, j’ai vu très vite ce qui allait ou non. Imaginant comment améliorer ou référençant diverses solutions. Qui devrai je voir pour avoir confirmation que je suis zèbre. Ça me permettrait peut être de commencer enfin à me comprendre et me faire avancer. Je vous remercie bien cdt
Bonjour, en France il existe les tests MENSA
Je vous souhaite de trouver des réponses à vos questions et d’avancer sereinement
Prenez bien soin de vous
Bonjour,
Est-ce possible que une ou deux caractéristiques ne soient pas présentes chez un cas de zebritude ?
Je vous remercie.
Bonjour Margot,
Il est rare que toutes les caractéristiques soient présentes.
Je reste disponible via mail si vous souhaitez aborder ce sujet de manière plus personnelle.
Cordialement,
Jocelyne
Bonjour, je me retrouve dans 70% des critères. Toutefois je souffre de trouble de l’attention, celles-ci diminuent lorsque je me sens seulement soutenu, en confiance…
Je me connais jours après jours mais peut-on m’aider à un peu plus m’y retrouver car en ce moment je vis seul mais bien accompagné d’une petite spondylhartrite ankylosante qui me freine ou me stop constamment dans mon développement personnel.
Parfois je crois devenir dingue à travers mes douleurs qui m’empêchent de me concentrer…
Merci de vos retours belle nuit!
Bonjour,
42 ans, je fais enfin le pas d’entreprendre des recherches concernant la zebritude… apriori que je considère plutôt comme « prétentieux » de s’autoproclamer comme tel. Ce questionnement fait suite à de nombreuses remarques de mon entourage plus ou moins proche et même de nouvelles rencontres. Je ne sais pas très bien quoi en penser ni même s’il est positif de cerner ce trait de personnalité (a quoi bon vouloir absolument se mettre dans des cases ?)
Tout est « over puissance 1000 » chez moi et je pense bien le vivre. Néanmoins je me sens en décalage.
Pas vraiment de réponse attendue, mais un besoin de l’exprimer suite à la lecture de plusieurs articles
Bonne journée
Caro
Merci.
Je pense l être alors, ça doit définir la raison pour laquelle Je n ai que peu étudié, pas de diplome pour dire, et pourtant Je parle plutôt d une manière générale, assez correctement, par ailleur, certains de mes amis me demandaient pourquoi Je parlais ainsi et Je trouvais la société monté et conçue à l inverse de mes valeurs et que Je devais arrêter de me poser Des questions.
Mais moi Je suis moi et Je vous emmerde.
Du coup ça me vaut un célibat et peu de connaissances.
Alors que Je suis une personne agréable et empathique.
La race humaine a tous les vices.
Bref, c est compliqué tout ça, mais peut être que Je le suis zèbres.
L hypersensibilité me caractérise pourtant assez bien et Je génère parfois Des idées qui s additionnent les unes aux autres.
Pensez vous, que Je puisse aujourd hui émettre à 37 ans, un avis sur moi, me considérant comme zèbres?
C est mettre son égo en avant, dire ou soumettre le faite d être haut potentiel?
Merci de votre réponse.
Cordialement, bien à vous.